Mes premiers concerts

Mon premier concert, Arles, 3 Aout 1991



Mon premier concert a eu lieu le 3 aout 1991. Nous etions alors en vacances à Puget sur Durance, petit village du Luberon situé dans le Sud du Vaucluse. Nous étions alors en visite à Arles, avec mes parents et ma soeur, quand nous apperçûmes des techniciens entrain de monter une énorme scène dans l'arène de la ville. Je ne connaissait pas grand chose à la musique, mais le simple fait de voir un concert, avec des gens connus, m'emballais. Nous continuâmes notre visite de la ville. Mon père, aprés concertation avec ma mère, décida d'aller chercher des places pour nous quatre, pour le fameux concert de ce soir. Nous étions aux anges, tout en ignorant qui allait se produire. Quant on a dix ans, on a d'autres sujets de préoccupation.Nous continuâmes donc notre visite, paisiblement, sous une chaleur à crever. Des panneaux publicitaires annonçaient l'évenement de la soirée, le concert exeptionnelle de l'une des stars de Woodstock, le formidable et talentueux Joe Cocker. Je ne savais pas ce qu'était Woodstock à l'époque, mais je connaissais assez bien le chanteur car c'est lui qui chantait le générique de ma série préféré, "Les années coup de coeur", avec sa chanson "With a little Help from my Friends".Le coeur léger, nous nous rendâmes donc dans l'arène ou le spectacle devait avoir lieu. J'étais petit, pas trés doué, mais je me rendais compte que la scène était beaucoup plus petite que celle vu cet aprés midi. Etrange. Je me rendais soudain compte que mes parents avaient parlé de spectacle, mais jamais mentionné le nom de Joe Cocker... Mon dieu, qu'allais-je donc voir ce soir?Nous nous installâmes dans les gradins; avec horreur, je m'apperçûmes que les gens placé derièrre moi étaient des attardés mentaux et des trisomiques. Quant on a dix ans, rappelez vous, c'est extrêmement effrayant. Le spectacle commença enfin, et ce ne fut pas Joe et ses zicos qui apparurent, mais la compagnie créole, trés populaire à cette époque.A dix ans, la Compagnie Créole, était un groupe aussi énorme que les Beatles ou les Musclés. L'armertume ne viendra que quelques années plus tard.Du concert, je ne me souvient que de quelques détails, le fin rideau qui masquait le groupe avant d'entammer leur première chanson, ce groupe qui était réduit à quatre membres, les gens qui quittaient les gradins pour danser près de la scène, l'eclairage puissant qui illuminait les quatres artistes... comme à la télé! Mais mon plus grand souvenir reste la peur de mes voisins de derrière, qui allaient, j'en étais certain, me sauter, dessus, un moment ou à un autre. Encore aujourd'hui je me souvient du regard de cette jeune trisomique, ressemblant vaguement à Chantal Goya, qui me fixait de son regard absent.J'avais dix ans et ce concert restera le plus marquant de ma vie.


Clémence Bringtown : chant
José Sébéloué : guitare, percussions et chant
Guy Bevert : batterie, percussions et chant
Julien Tarquin: basse et chant


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Bob Christian, Salle des Fêtes d'Hanvoile, années 80

Prés d'une vingtaine d'années après, j'ai toujours ce souvenir lointain d'une soirée à attendre un évenement que je ne verrai jamais. C'était dans les années 80; dans mon petit village ou rien ne se passait jamais (et ce, depuis des lustres), qu'avait lieu l'évenement qui allait réunir toute la populace. Une soirée repas ou des artistes divers allaient faire leurs numéros. Des noms totalement inconnus mais ce n'était pas trés important.
Placardé au quatres coins du village, la venue de Bob Christian, et Lucio David faisait l'évenement. Mais surtout, des stripeteaseuses étaient annoncées en fin de soirée. Quant on à peine 8 ans, la venue d'artistes, de saltinbanques, entourrés de strepteaseuses ne laisse pas indifférent.
La soirée débute finalement. En loge, je suis fière de rencontré Bob Christian, trompettiste de son état, en train de jouer à la belotte avec quelques vieux du village. Bob Christian, cet illustre inconnus qui a sorti plusieurs 45 tours... une véritable star à mes yeux.
Nous quittons les loges (de simple vestiaires) et nous nous installons à la table. Beaucoup de blah-blah d'adulte et moi, l'un des seul môme de la soirée, attend patienment la venue des artistes et de ces jeunes femmes qui se désabillerons dans quelques instants.
Le repas se poursuit ainsi durant des siècles. Mes yeux me font mal et, assis sur les genoux de ma mère, je commence sérieusement à lutter pour ne pas m'endormir. Je dois IMPERATIVEMENT voir ces femmes!
La nuit est déja tombé depuis pas mal de temps lorsqu'un speaker annonce le déroulement de la soirée, nous rappelant, bien sûr, l'arrivé des strepteaseuse trés bientôt.
La prestation de Bob Christian, seul avec sa trompette, me fascine.
Le bonhomme est à coté de nous, jouant des airs inconnus.
Je reste là, fasciné et lègerement effrayé par la proximité du musiciens et le son de l'instrument, incroyablement puissant dans la minuscule salle des fête du village.
Mes yeux commencent à tomber. Je doit resister.
Mais voilà, je n'ai que huit ans et la soirée me semble longue, trés longue. Et même le désir secret de voir les strepteaseuses se dévêtir ne m'empecherons pas de m'endormir sur les genoux de ma mère quelques minutes avant l'évenement tant attendu.
Je me reveillais quelques temps plus tard, toujours sur les genoux de ma mère, entouré de gens visiblement ravis d'avoir assistés à un spectacle de bonne facture.
Je comprend que la soirée est finie. Les femmes nues finalement, ce ne sera pour tout de suite...