
18 Heure 30, je me gare à moins de cent mètres du Bataclan, Bld Voltaire. Pas façile de trouver à garer, tant pis, un emplacement livraison fera l'affaire. Je m'insere dans la file d'attente, mon voisin de droite me bouscule et va degueuler dix mêtres plus loin. Sur le trottoir d'en façe, les flics verbalisent à tour de bras les pauvres types mal garé. Merde, je ne vais donc pas y échapper.
Les portes s'ouvrent vers 19 H 10 et je découvre une petite salle de spectacle mignone et tres intimiste.
Je me dirige au premier rang, accoudé à la scène. Mes voisins sont des photographes accrédité qui aimeraient me piquer ma place.
20H00 et la première partie commence. Il sagit de Nina Van Horn, chanteuse de Blues, entourée de ses musiciens. La femme, nous interpretra les reprises de son album "Hell Of a Woman", reprennant les chansons oublièes des pionnieres du blues des années 30, comme Bessie Smith.
On se croirait dans l'un de ces clubs enfumé reservé aux noires, sauf qu'aujourd'hui, il n'y a pas de noires dans la salle, et interdiction de fumer. Le blues originel devait être comme ceci. Nina, au magnifique tatouage Laurel et Hardie, se donne à fond et hurle à la façe du public les chants chaotique de ces BluesWoman au destin brisé. Magique! Ca parle de dope, de violence, de mort; et je suis suspendu à ses lèvres. Elle terminera par le magnifique "Strange Fruit". Son passage sur scène ne laissera personne indifférent, sauf le pauvre photographe à coté de moi qui s'en fout royalement.
Le show se termine et les techniciens s'activent pour preparer la scène à l'un des groupes majeur du Boogie Blues; Canned Heat.
Depuis prés de dix ans, le batteur "Fito" De la Parra, est seul à la tête du groupe. Il ne reste que lui de la grande époque. Mais ce soir, nous fêtons les quarantes ans de Woodstock et pour l'occasion le nouveau et l'ancien Canned Heat jouent ensemble pour une tournée exeptionnelle qui ne comprend que deux dates en France.
Des survivants de Woodstock, il ne reste que Fito (batterie), Larry Taylor (basse) et Harvey Mendel (guitare). Le nouveau groupe, quant à lui, est composé de Dale Spalding à la guitare harmonica et au chant, Barry Levenson à la guitare et Greg Kage, bassiste du groupe, cède sa place à son ainé et s'installe derrière une deuxième batterie et à la guitare sur certains morceaux. Les musicos, souriant et heureux d'être là, s'installent tranquillement. Le public, pas trés nombreux, les acclament. Ils débuterons le show par "Bullfrog Blues" magnifiquement interpreté par le nouveau chanteur, Dale, dans le groupe depuis 2008, date de la mort de l'ancien chanteur.
Greg tiens le manche avant de rejoindre la deuxième baterrie qui lui est déstiné pour le reste du show.
L'ensemble est parfait. Les nouveaux et les anciens s'entendent parfaitement et musicalement, ça le fait!
La set list ne sera pas extraordinaire, sans aucune surprise mais je suis grandement satisfait. Nous aurons biensur droit aux trois célèbres chansons de Alan "Blind Owl" Wilson, "On the road Again", chanté par le bassiste/batteur Greg Kage. Le micro est mal reglé et la voix, plutôt délicate, est en sourdine. La sono, en général, déconnera tout au long du concert...
C'est à ce moment que les deux photographes qui étaient pret de moi, décident de quitter le concert, apparement satisfaient de leurs clichés. Ils n'auront vu que vingt minutes de concert... quel gachis!
Puis se sera " Going Up the Country", chanté par Fito lui-même avec l'aide de Greg à la flûte.
Enfin, "Time Was" sera interpreté par Dale. Les anciens sont mis en valeur et le grand Larry Taylor, jouera à quelques cm de moi. Vers le fond de la scène Harvey Mandel, quant à lui, donne vraiment l'impression de se faire royalement chier. Assis sur sa chaise, le regard absent et la bouche crispée, le guitariste n'a rien perdu de son jeu, superbe, mais choc quant à son retrait du reste du groupe. Celui-ci ne se levera et esquissera un leger sourire qu'a la fin de ses solos.
Le blues s'enchaine magnifiquement. Fito et Dale sont vraiment décontractés et parlent souvent au public. Les chansons interprétés sont les même que ceux d'un quelconque best of, mais c'est exactement cela qu'on attendaient. "Same all Over", "Rollin' and tumblin' ", " Amphetamine Annie", et le "speed kills" repris en coeur par le public. Larry Taylor prendra timidement la guitare et la reposera bien vite, alors que Fito lui dit que le concert n'est pas encore finit, et qu'il reste une chanson.
Celui-ci, reprendra la gratte péniblement. Se sera "Let work Together". Le concert se terminera ainsi, les musiciens et le public sont ravi. Ils reviendrons deux minutes plus tard pour le tant attendu rappel. Se sera un titre boogie qui inclura un solo de basse de Larry, un solo de guitare de Harvey et un "battle" des deux batteurs...
Puis la phrase final rituel, depuis plus de quarante ans: "And don't forget to Boogie" clôt le concert. Génial.
Le titre se termine et Fito prend la parole pour conclure. Malheureusement, les techniciens ont déja coupé son micro... bravo.
Aprés une bonne heure vingt de concert, les lumières se rallument. Je croise Nina Von Horn qui vend ses albums, mais je n'ai pas assez de fric pour me l'offrir. Je me dirige vers la sortie et cherche mes clopes... introuvable... bordel, c'etait donc ça la main baladeuse qui me palpait le cul durant le dernier quart d'heure du concert...
Direction la voiture, sans cigarettes, et là, je constate que les flics ne m'on pas loupés. se sera un beau pv de 35 euros... Umh, j'm'en sort bien.
En bref, malgrés un retour chez moi chaotique, je suis pleinement satisfait d'avoir assisté à ce véritable évenement.
Nina Van Horn:
Nina Van Horn - chant
Mar Todani - guitare
Julien Audigier - batterie
Marten Ingle - basse
Fabien Saussaye - claviers
Canned Heat:
Dale Spaling - chant, guitare, harmonica
Greg Kage - basse, batterie, flûte, chant
Barry Levenson - guitare
Fito De La Parra - batterie, chant
Harvey Mandel - guitare
Larry Taylor - basse, guitare
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